Depuis plusieurs décennies, le droit américain se caractérise par une application extraterritoriale qui va bien au-delà de ses frontières territoriales. Ce phénomène, qui trouve ses racines dans la volonté d’imposer une certaine vision normative et stratégique à l’échelle mondiale, s’inscrit dans une logique où la puissance américaine se sert de ses instruments juridiques pour influencer les comportements étatiques et non étatiques. Parallèlement, l’attitude ambivalente des États-Unis vis-à-vis des juridictions internationales, illustrée par leur refus de reconnaître certaines compétences de ces organes, pose la question de la compatibilité entre l’extraterritorialité du droit national et les principes de la souveraineté étatique consacrés par le droit international. L’exemple le plus récent en date concerne les sanctions imposées par l’administration Trump à l’encontre de la Cour pénale internationale en février 2025, qui s’inscrivent dans une dynamique de rejet de toute ingérence externe dans les affaires internes ou stratégiques des États-Unis.